06/05/2013
10 et 11 mai - Sylvain George au Mercury
Vendredi 10 et samedi 11 mai, 20h30 au Cinéma Mercury (16 Place Garibaldi - Nice), les associations Cinéma sans Frontières, Regard Indépendant et AdN, avec le soutien d’Héliotrope et Amnesty International, recevront le cinéaste Sylvain George pour deux projections exceptionnelles :
Vendredi 10 mai, 20h30 : Les éclats (mon nom, ma gueule, ma révolte)
Samedi 11 mai, 20h30 : L'impossible (pages arrachées)
Présentation et débat avec le réalisateur après chaque séance. Présentation des films et animation des débats: Josiane Scoleri (CSF), Teresa Maffeis (ADN) et Vincent Jourdan (Regard Indépendant)
Du metteur en scène Sylvain George, Nicole Brenez, Spécialiste des avant-gardes, a écrit de son œuvre qu'elle est "Un travail indispensable, qui porte très haut une certaine idée des droits et des devoirs du cinéma.". Elle le voit également comme "Un de ces artistes «anticorps» qui surgissent à chacune des nouvelles crispations planétaires".
A 17 ans, Sylvain George voulait déjà être cinéaste et a toujours pensé le devenir. Il est né en 1968 (!) à Vaulx-en-Velin près de Lyon. Si le cinéma apparaît comme une évidence, sa pratique va mettre un peu de temps à se concrétiser. "J'ai emprunté pour de multiples raisons de multiples chemins de traverse" dit-il, des chemins passant par des études assez longues qui le verront diplômé de troisième cycle en philosophie, histoire, sciences-politiques et cinéma
Ce cinéma qu'il veut pratiquer, qu'il va pratiquer, il en tracez les grandes lignes en 2004 dans un manifeste publié sur la revue en ligne Independencia, qui dit notamment :
Radical, Extrême,
Le cinéma qui vient
Allie la ruse à la présence d’esprit,
ne tourne ni ne détourne,
il retourne,
il renverse,
il dévore.
A vous, à lui,
il colère, il injurie, il colère, il invective, il apostrophe, il mortifie,
pour lui (à sa place et non celles des autres),
il agit, contre les images du monde,
la représentation !
La mise en pratique vient à partir de 2006 avec la création de Noir Productions et une première série de films. Des films courts, poétiques, politiques et expérimentaux, tournés sur téléphone portable, en vidéo, en 16mm, en super 8 pour No Border (Aspettavo Che Scendesse La Sera), son premier film de 23 minutes en noir et blanc.
Point commun, un intérêt majeur pour l’immigration et les mouvement sociaux nourrit de son expérience de travailleur social, une activité qu'il prend avec réserves. Il s'agit pour lui de faire les films qu'il a envie de voir, ceux qu'il lui semble urgent de faire, ici et maintenant. Allier recherche formelle et engagement militant, cela rappelle les belles heures du cinéma de la fin des années 60, celui des groupes Medvedkine ou Dziga Vertov, de Chris Marker, Jean-Luc Godard, Jean Pierre Gorin, Jean-Louis Le Tacon...
Il réalise ainsi une série intitulée Contre-feux, il y en aura sept, entre 2005 et 2007. Par exemple, le numéro 4 : Un homme idéal (fragment K.) en 2006 est le portrait d'un Algérien travaillant dans le bâtiment qui, bien que répondant aux critères de régularisation vit toujours avec la menace d'une expulsion. Le film est réalisé dans le prolongement de l’action du 9e Collectif de sans-papiers à Paris. Il est fait au téléphone portable, en couleurs et noir et blanc, et sera diffusé au Festival Pocket films 2007.
En 2009 il passe enfin au long métrage avec L'impossible - Pages arrachéesqui mêle Super 8, 16mm, vidéo, Noir et blanc et couleur, une affiche inspirée de l'album des Clash, une bande son avec du free jazz et du punk, des citations de Rimbaud, Lautréamont et Walter Benjamin. Le film passe de Calais à Paris, des migrants clandestins à la manifestation du 1er mai 2009 à Paris.
Suivront Qu'ils reposent en révolte (Des figures de guerres I) en 2010 puis Les Éclats (Ma gueule, ma révolte, mon nom) en 2011. Ces films atteignent les salles Qu'ils reposent en révolte (Des figures de Guerre I) est sorti dans les salles françaises en novembre 2011, un an avant la sortie simultanée des films Les Eclats (Ma gueule, ma révolte, mon nom) et L'impossible-Pages arrachées.
La question de la diffusion est essentielle dans son travail. Les films de Sylvain George sont projetés dans les réseaux militants, les lieux underground, puis plus officiels comme le Centre Pompidou, et le Forum des Images, et rapidement puis de plus en plus souvent dans des festivals nationaux et internationaux (FIDMarseille, États Généraux du film documentaire,FilmmakerFilm Festival/Cinémathèque de Milan, le Torino Film Festival, BAFICI, DocLisboa, Festival International du Film de Valdivia, Cinémathèque de Copenhague). Il y gagne une réputation et des prix : prix FIPRESCI de la critique internationale, prix du meilleur film en compétition internationale au BAFICI et au Filmmaker Film Festival, mention d'honneur au Pesaro Film Festival pour Qu'ils reposent en révolte (Des figures de guerre I); prix du meilleur film en compétition au Torino Film Festival pour Les Éclats (Ma gueule, ma révolte, mon nom).
Son nouveau film, Vers Madrid (The Burning Bright!), a été tourné en 2012 en Espagne, autour du mouvement des indignés (indignados) et circule actuellement dans les festivals (Venise, Turin).
En guise de conclusion, provisoire, laissons lui une nouvelle fois la parole : «Je fais ce film là parce que ça m'intéresse. On ne travaille pas sur un sujet par hasard. Et en travaillant sur l'immigration, on travaille aussi sur soi».
22:10 Publié dans Association, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sylvain george | | del.icio.us | Facebook
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