20/01/2008
24 janvier - Carte blanche courts métrages
L’association Héliotrope présente en collaboration avec le Théâtre de la Photographie et de l’Image de Nice une carte Blanche à JACQUES KERMABON, rédacteur en chef du magazine BREF.
Projection à 20h00 / entrée libre
La réunion de ces quelques films, certains récents, d’autres plus anciens, ne revendique aucun discours. Elle ne vise qu’à proposer une palette de propositions autour d’une question à mille facettes. La photo, l’image arrêtée, comme motif ou moteur d’un film, ne renvoie-t-elle pas déjà tout à la fois à ce qui s’oppose au mouvement et à ce qui constitue ce mouvement-même au cinéma, par les arrêts successifs, devant l’objectif, de vingt-quatre images fixes par seconde ?
Plusieurs courtes fictions ont déjà fait la preuve qu’un enchaînement de photos suffisait pour alimenter une fiction. Je suis une amoureuse en offre une nouvelle preuve.
Aux recherches scientifiques sur la perception et le mouvement à l’œuvre à l’origine du cinéma font écho, dans la sphère expérimentale, des effets perceptifs, des stimulations rétiniennes propres à dessiner des décompositions/recompositions inédites du monde. Augustin Gimel est de ceux qui creusent ce sillon depuis plusieurs années. Fig. 4, par exemple, est constitué d’une accumulation d’images pornographiques glanées sur le net. S’il questionne, le film ne délivre pas de sens. Il faut toujours des mots comme ces titres qu’on donne aux tableaux pour suggérer des pistes ou égarer. C’est à ce vertige du jeu entre les images et les mots que nous convient, chacun à sa façon, Le Sphinx, et Le soleil et la mort voyagent ensembles. Thierry Knauff confronte, entre distance incommensurable et douloureuse proximité, des images d’un parc à Bruxelles avec des extraits de Quatre heures à Chatila, le célèbre texte de Jean Genet.
On pourrait ajouter qu’il sera question d’amour, de mort, de sexe et d’effroi. Mais n’est-ce pas tenter de conjurer la présence obtuse de ces films au lieu d’inviter à ce qui compte avant tout : la confrontation de ces œuvres et leur rencontre avec nous.
Jacques Kermabon
Je suis une amoureuse Jocelyne Desverchère
A Paris, alors qu'elle vient de rompre, une jeune femme se demande ce qu'est l'amour et quelle amoureuse elle est. Au gré des lieux traversés se mélangent les souvenirs réels et fictifs de ses amours passées.
Production : Les Films de la Grande Ourse
Les pinces à linge Joël Brisse
France I 1997 I fiction I couleur I 20’
Alban est aveugle. Entre la maison familiale et l’école, il a organisé sa vie pour qu’elle puisse paraître presque normale. Il impose son handicap avec ironie, sa pulsion de vie est plus forte que tout.
Production : Magouric
L’oeil lourd du voyage mécanique Augustin Gimel
France I 2003 I expérimental I couleur I 3’30
Paysage rotatif, carte postale en mouvement, le lac Anosy à Antananarivo (Madagascar) considéré comme un espace à entreprendre selon ses propriétés.
Production : Augustin Gimel
Fig 4 Augustin Gimel
France I 2004 I expérimental I couleur I 5’
Corps et mouvements recomposés à partir d'images pornographiques prélevées sur Internet.
Golem sexuel. L'acte projeté et façonné à une autre image, celle d'un corps composé de mille corps aux possibilités infinies.
Production : Augustin Gimel
Le soleil et la mort voyagent ensemble Frank Beauvais
France I 2006 I expérimental I couleur I 11’30
« Il n’y a plus de couleurs, de feuillage ni de regards. Tout a été englouti dans une catastrophe informe. Tout est foutu. Il n’y a plus au milieu d’un univers détruit que cette baraque où l’on se soulage en tas. Tout est vide et mort. »
Georges Hyvernaud, LA PEAU ET LES OS
Production : Les Films du Bélier
Le sphinx Thierry Knauff
Belgique I 1986 I expérimental I couleur I 12’30
Sur des images d'un parc en été une voix dit des fragments du texte de Jean Genet "Quatre Heures à Chatila". Des hommes et des femmes se succèdent, seuls, à deux ou en famille, au soleil, dans le calme du parc. Des enfants y jouent. Ces séries de portraits, ces images de corps, en noir et blanc comme les photographies de la presse quotidienne, se composent autour d'une statue de sphinx dont l'immobilité détermine le sens du film.
Production : productions du Sablier
22:05 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Héliotrope | | del.icio.us | Facebook
Les commentaires sont fermés.